Le petit dompteur de doudous du pays magique

                      

Le petit dompteur de doudous du pays magique 

            Il était une fois, une très belle jeune femme portant le prénom de Carla qui vivait dans un manoir appelé le petit Châtillon. Les villageois n’auraient su dire pourquoi, mais le petit Châtillon avait quelque chose de mystérieux. 

En effet, ce qu’ils ne savaient pas, c’est qu’il abritait secrètement un passage pour un pays magique.

La belle Carla avait découvert ce passage, une nuit étoilée. Elle n’arrivait pas à dormir et déambulait dans les couloirs. Elle s’arrêta en haut de l’escalier central. Et devant le grand miroir, elle ferma les yeux et se mit à rêver d’un monde fantastique. Le paysage verdoyant aux fleurs de mille et une couleurs paraissait tellement réel et irréel à la fois ! En rouvrant les yeux, elle s’étonna de retrouver le reflet de ce décor fantastique dans le miroir. Elle fut prise d’une envie irrésistible de faire un pas en avant. En un instant, elle se retrouva entourée de petits oiseaux et papillons virevoltants autour d’elle, sous un beau soleil printanier. Elle partit enthousiaste, à la visite de ce pays fantastique. Elle fut accueillie comme une princesse au petit village qui surplombait la colline. De tous petits bonshommes vivait dans de mignonnes petites chaumières très joliment fleuries. On appelait les petits lutins, du royaume du roi Arthur, les éclavones.

Les éclavones avaient de curieuses facultés. Ils insufflaient la magie dans les objets qu’ils fabriquaient. Ainsi, vous trouviez, par exemple, chez eux une série de petites boîtes en bois où ils rangent toute leur garde robe, leur vaisselle ou leur petit bazar. Dans les rues, les charrettes circulent sans conducteurs. Les pages des livres se tournent d’elles-mêmes ou encore les crayons écrivent seuls. Dans ce pays fantastique, les artisans sont de véritables dompteurs. En effet, il s’agit d’un don familial transmis de génération en génération. Et chaque famille ne peut exercer ses talents d’ensorceleur que sur une seule sorte d’objet. D’autant plus que la maîtrise de l’art ne s’acquière qu’avec les années. On ne trouve donc qu’un seul dompteur de moissonneuse, un de baignoire lave-personne, un de collier promeneur de chien, un de brosse à cheveux, un de chapeau magique, etc.

Carla, lors d’une de ses visites nocturnes, fit la rencontre d’un éclavone bien spécial. Le petit lutin fabriquait de ses doigts agiles, de petites créatures de tissu dont raffolaient les enfants éclavones. Ses doudous étaient rigolos ; ils suivaient les enfants partout, se faufilant entre leurs jambes, en sautillant et chatouillant leurs mollets. Ils étaient de formidables compagnons dans les moments de chagrin ou d’inquiétude. Les doudous du petit dompteur étaient réputés pour leur grande tendresse.

La belle Carla qui eut le coup de cœur pour le travail de ce fabuleux petit homme. Elle lui demanda si elle pouvait faire profiter de son talent, les enfants de son monde. Les petits avaient bien des jouets mais pas de doudou à serrer fort dans leur lit ! Emu, c’est avec grande joie que le petit éclavone confia ses œuvres  à Carla. La belle choisissait pour les villageois le doudou idéal pour chacun de leurs bébés. Ainsi, les doudous du petit dompteur commençaient une nouvelle vie au petit châtillon, pour le plus grand bonheur des bambins.